L'archipel des San Blas

Nichés dans un repli de la mer des Antilles, les quelque 350 îlots des San Blas ornent la côte caraïbe du Panama sur près de 300 Km. Protégé par une longue barrière de corail, l'archipel offre d'idylliques croisières au gré d'une mer clémente et de mouillages solitaires. C'est là que le navire de la Compagnie des îles du Ponant vient de jeter l'ancre.

Les Kunas, l'ethnie indienne vivant dans l'archipel, sont des hôtes attentionnés et accueillants, qui régalent leurs visiteurs de poissons et crustacés fraîchement pêchés et les emmènent visiter en pirogue de petits îlots paradisiaques bordés d'eaux cristallines.

Le quotidien des Kunas s'écoule entre lagon et océan. À bord de leurs longues pirogues taillées dans des troncs, parfois dotées de voiles rudimentaires, les Kunas glissent entre les îlots où se serrent leurs huttes aux toits de palme, et se rendent vers les terres où ils effectuent les tâches agricoles. Les femmes Kunas portent sur les bras et les jambes des bracelets de perles multicolores appelés chaquiras, censés les protéger des mauvais esprits. Certaines ornent également leur nez d'un anneau d'or et tracent sur leur front une mince ligne verticale avec une peinture noire à base de jagua, le fruit d'un palmier. Elles confectionnent et vendent aux touristes des étoffes chatoyantes appelées molas, généralement ornées de motifs d'animaux ou de figures géométriques. Mais cette fois, prévenues à l'avance, les artisanes avaient brodé des molas à l'effigie du navire.

Sous la grande case qui tient lieu de mairie où se réunissent régulièrement les citoyens, le chef de la communauté (le sahila) et ses conseillers siègent dans leurs hamacs, à l'abri du soleil. Malgré les influences de la modernité, ce peuple indigène indépendant, politiquement autonome depuis 1925, parvient à conserver sa culture ancestrale de peuple de la mer. La pêche des crustacés, la culture du coco, le tourisme et l'artisanat traditionnel des molas assurent leur subsistance.

Texte : Anne Jankeliowitch